Désirs des marbres

Projets à venir

Des mots sur une feuille blanche, des desseins, des destins se dessinent en découvrant une pierre. Une écriture sur de la pierre ;  du marbre ! N’est pas tout simplement repousser l’érosion de la lecture du temps. Aveu de vouloir ainsi résister à sa propre décrépitude en lui abandonnant partie de son âme. Ainsi les mots, les sentiments prennent forme en croisant leurs regards avec celui d’un bloc  de marbre arraché  aux entrailles de la terre. Notre dialogue
commence là. Je couche les mots sur mon carnet. Ce bloc brut se déshabille . Il se dévoile pour m’offrir ses ressentis tel que le faisaient les mots avec l’encre lorsqu’ils ne suintaient que sur le parchemin. J’aime vivre avec les mots. Ils me font vivre. Me font vibrer. M’offrent un univers sans barbelé. Et
c ‘est ce monde là que je veux retrouver en sculptant mes marbres. Je veux provoquer une rencontre avec Vous, avec moi-même. Je veux exister, mais pas pour moi. Je veux une réponse à mes ‘’pourquoi ‘’.

Ma sculpture sera, pour moi, terminée lorsque les mots déjà écrits  après notre dialogue viendront titiller mes doigts de leurs ressentis.  Là, seulement, le mot fin sera inscrit.  Même si les puristes en cet Art me diront ‘’ Vous auriez-pû la terminer’’ en voyant des parties brutes laissées en l’état. Ce ‘’brut’’ reste important puisqu’il représente le mystère de cette réalisation, la force cachée,. Cette force indestructible qui vit en la Femme.  Ce non-dit sur ce parchemin de marbre fera peut-être place à une autre histoire puisque pour le moment c’est la mienne, là, enfouie. Elle s’effacera lorsqu’un inconnu
déciderera de l’adopter;

Au delà des mots, de  la plume, me voilà au maillet, aux ciseaux, toujours autodidacte, toujours libre de tous mouvements d’humeurs et de pensées. Les mots laissent place aux courbes qui se tissent, se déchirent. La pierre garde ses ruptures, sa rudesse, sa légèreté, sa fierté, ses couleurs. Ma main n’est pas là pour lui offrir un nouveau visage, mais simplement pour lui confier une partie de moi. En faire une amie. Ainsi lorsque je lui ai tout conté, ma main s’arrête. Le bloc de pierre garde ainsi la noblesse des signes de son arrachement brutal, mais attachement fondamental à la terre.

Ainsi de cette rencontre avec une pierre sur une carrière ou d’un bord de chemin nos regards se sont invités pour une nouvelle vie, nouvelle aventure.  Esseulée elle n’est plus. Elle m’attendait, je l’attendais. Elle est à moi, je suis à elle. Mes caresses la déshabillent, et je lis sur son corps les quelques lignes d’un désir inassouvi, aux couleurs de la terre. Elle me laisse deviner son corps, son âme brûlant ses désirs.

J’avais, depuis bon nombre d’années pour compagne quelques pierres tendres de Charente Maritime (Thénac, Crazannes), des Charentes (Pons, Saint Même les carrières, Salles d’Angles, Julienne etc.)  qui se laissaient égratigner en souplesse. Puis la vie m’infligeant une rencontre inamicale m’a ouvert un chemin vers la dureté du marbre. C’est ainsi que pour sentir mon corps et mon âme lutter j’ai cherché la douceur sous mes doigts cachée dans les entrailles de cette pierre noble et dure … comme sait l’etre la vie. L’écriture restant ma meilleure maitresse mais n’énfligeant pas suffisament de  pénibilité à mon corps qui voulait faire oublier ses blessures par une extrème fatigue.

Puis un jour ! Une Isabelle, attachée culturelle, par surprise,  nous a déguerpi , mes pierres et moi, de notre antre afin que nous nous offrions à d’autres regards. C’est ainsi qu’aujourd’hui nous avons ensemble continuer, cette route…

Quelques expositions ont émaillées ce chemin avec un bonheur autant incompréhensible qu’inespéré … Musée Larrey de Beaudéan, Asté, Tarbes,  Cauterêts, Odos, Galeries à Tarbes, Bagnères-de-Bigorre, Bayonne, à Saint-Jean-de-Luz ; l’Arta, Sare, Saubion, Le Fousseret, Festival de Jazz In Marciac (Sculpteur Officiel invité d ‘honneur à diverses reprises a exposer à l’Office du Tourisme ) Château de Montaner, Crypte Sainte Eugénie et Le Brouillarta 
à Biarritz, lieu mythique ; la Maison de l’Infante Saint-Jean-de-Luz. Puis ce sont des envolées plus lointaines vers Paris Bercy, Paris Galeries près de Beaubourg, exposition Privée sur l’Ile Saint-Louis, Chapelle d’Arradon (Vannes), Palais municipal de Lyon , Dijon ( Grand Prix au Salon International de Prestige des artistes du siècle)  , Le Puy en Velay, Rambouillet, le Grand Palais à Paris au Salon des Indépendants, Perpignan (Villa Duflot)  à l’Espace Pierre Cardin à Paris, mais aussi à Tel-Aviv Salon d’Art Contemporain. Actuellement, faisant suite à un concours international  une œuvre en marbre noir, dédiée à la guitare est exposée au Musée de la Musique à Barcelone. Bien d’autres expositions sont en cours de concrétisation (Pau,  Cognac, 
Paris, Biarritz, Lyon, Toulouse, Biennale internationale de La Pobla de Ségur  Espagne, Biennale Riviera Mira Venise… mais aussi sur d’autres continents avec des Galeries Privées. Le Musée Asiatica de Biarritz ; classé deuxième musée d ‘art asiatique européen par délibérations de Madame Xintian ZHU et Monsieur Michel POSTEL ont sélectionné et primé  du Grand Prix de la Ville de Biarritz « Sagesse d’Asie », une sculpture en marbre noir.

Une exposition révélatrice au « Carmel » de Tarbes ; référence de reconnaissance du milieu artistique régional, national, international dont le
vernissage a été retransmis  télé visuellement  ainsi que la visite de l’atelier de l’artiste.

Achats d’œuvres par des municipalités, des collectionneurs privés et institutionnels.

De nombreuses participations comme invité d’honneur m’ont permis et me  permettent encore d’avoir des contacts très enrichissants avec les Associations déjà établies ou naissantes qui créaient  des animations autour de  l’Art. Structures plus ou moins prestigieuses dont les âmes animaient un désir non mercantile d’aventure qui correspondait à mes attentes en matière d’Art. Pas le moindre soupçon de jalousie, de compétition malsaine, de pensées aigries. Des lieux de rencontres où les regards aiment se croiser, les mots se tisser, les liens se serrer, les petites ’’ficelles ‘’  et  ‘’adresses’’ s’échanger. L’esprit Famille tout simplement. Le lien entre les Êtres et la création.

Nombreuses expositions pour représenter les marbres lors des journées mondiales du patrimoine dont deux réalisées en Espagne sur invitation des Régions piémontaises de nos Pyrénées communes.

Côté créations ; un ‘’Saint-Paul Décapité ‘’ réalisé dans un marbre noir a été baptisé et pris place dans l’Eglise classée de  Saint-Martin à Biarritz. Commande agrée par Monsieur  Maurice Pommiez, Chanoine des Arts. Sculpture réalisée sur la même démarche que celle  présentée à la Crypte Sainte Eugénie lors de l’exposition Saint-Paul’ ‘ ART.  Celle-ci  partie vivre sous des cieux parisiens et les yeux d’anciens amis d’André Malraux pour qui  ‘’côtoyer l’art est une raison de vivre’’ .Une œuvre, ‘’Monologue’’ en Duo » en marbre Opéra de Sarrancolin-Ilhet a été acquise puis offerte par la municipalité de Tarbes à la ville de Huesca en Espagne pour le cinquantenaire du jumelage de ces deux villes.

En quelques mots et pour en terminer ! Comment naissent mes sculptures ? Un dialogue immédiat avec un bloc de marbre rencontré sur les carrières. Ce dialogue a ainsi gravé en moi le ressenti du désir de s’offrir. Puis ma plume sans tarder lui donne un nom tut en  narrant l’histoire dont mes yeux  ont descellé en lui les sentiments. Nos  pas s’engagent ainsi sur un même chemin en matérialisant les mots aimés que nous suivons fidèlement. Autant naissent les bonheurs sous mes doigts en caressant les marbres, autant les mots qui glissent sous ma plume me donnent cette même ivresse. Pas un coup de ciseau encore donné sur le marbre que cette sculpture tant mâture en ma tête est déjà quasiment achevée…

Cette démarche créatrice a été honorée lors d’un reportage télévisé depuis la Carrière du Roy  à Campan-Payolle jusqu’à mon atelier narrant les Amours de Pyrène et Hercule dans un marbre  choisi par Louis XIV qui orne aussi le Château de Versailles et le Petit Trianon. Marbre ; parchemin divin trop souvent oublié.  Œuvre réalisée dans ce marbre classé au patrimoine de l’Unesco et acquise par le  prestigieux Musée du Marbre  de Bagnères de Bigorre.

Comme l’est cette présentation de mon cheminement artistique. Rien n’est intellectualisé, tout n’est que ressentis. Seuls mes mots sont calqués sur la noblesse du marbre. Un déchirement doublé de fierté, mais toujours renouvelé ; voir une sculpture s’émanciper en choisissant un autre gite.

Et moi je continue à errer dans les carrières à la recherche de sentiments égarés.

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